De l'utilisation des finances publiques

Nous persistons à dire que le projet du "Centre d'interprétation Gauguin, l'atelier du Pouldu" est trop fastueux pour une Commune comme Clohars dans une période où il faut trouver des économies à tous les échelons de notre système démocratique (locaux et nationaux). Cependant, nous espérons maintenant qu'il trouvera le succès escompté auprès du public, afin de limiter le déficit de fonctionnement qui est inhérent à ce type de structure culturelle et qui sera supporté par les Cloharsiens.

Devait-on consacrer autant de finances publiques à ce projet plutôt que de s'occuper de la préservation du patrimoine existant de la Commune ? Par exemple les ports …

La situation dégradée des infrastructures des ports était connue depuis au moins 2 mandatures (voir l'article d' Ouest France du 14 mai) ; il eut donc été souhaitable de programmer les actions correctives dans les différents budgets d'investissement de la Commune au fil des ans. Mais le maire récemment l'a reconnu lui même dans une assemblée générale des plaisanciers, qu'il était bien conscient des fortes dégradations portuaires, mais que son futur successeur devra s'en accommoder et gérer le problème.

Il nous expliquait également qu'il était difficile (mais faisable, car déjà réalisé pour de faibles montants, reconnaissons le par cette municipalité), de verser des financements, pour supporter l'investissement dans les ports, du budget principal de la ville, vers le budget des ports. En effet, cette procédure est dérogatoire vis-à-vis du comptable public car les bénéficiaires (ou usagers des ports) ne sont pas forcément des Cloharsiens mais également des usagers de provenance des communes limitrophes de Quimperlé Communauté (QC) et même en provenance d'autres horizons. L'argument est parfaitement recevable car cela voudrait dire que les Cloharsiens payent pour des usagers extérieurs à la Commune, qui eux profiteraient des ports sans en supporter les financements d'investissement par leurs impôts locaux.

Cependant, ceci n'est que partiellement vrai, car les redevances de mouillage sont payées par tous les usagers (y compris non Cloharsiens) et Clohars bénéficie du soutien de QC pour nombre de projets…dont certains pour les ports.

Alors ce qui est vrai pour les ports ne serait pas vrai pour un pseudo-musée ? C'est-à-dire déverser des millions d'euros payés par les impôts des  Cloharsiens pour ce musée alors que celui-ci profitera essentiellement aux touristes qui eux proviennent largement hors de Clohars et du territoire de Quimperlé Communauté ? En effet, il est prévu 9000 visiteurs par an … Les Cloharsiens sont à ce jour 4700 … et rappelons que tous les bilans annuels de la maison musée Marie Henry indiquent que 1 à 2 % de la fréquentation provient de la population de la commune et on nous parle d'intérêt général ??

Quel autre équipement est clairement dédié à une population extérieure à Clohars ? Plusieurs millions d'euros payés par les Cloharsiens pour le GAP, mais il ne serait pas possible de soutenir nos ports pour quelques dizaines de milliers d'euros ? Etrange raisonnement ! Invoquer l'orthodoxie budgétaire pour éviter de financer le budget des ports est bien pratique …

Il faut également rappeler que le Maire a refusé une demande de l'opposition (lors d'un conseil municipal) de créer un budget annexe pour le musée, ce qui aurait permis une clarification des charges et produits. Noyé dans le budget de la Commune, le financement de ce centre d'interprétation n'en sera que plus opaque et lui permettre, lui, de bénéficier largement des impôts locaux des cloharsiens …

On nous dira que le GAP favorisera le tourisme et sera profitable à la Commune. On peut largement soutenir également que nos ports, écrins de beauté naturelle, attirent bien plus le tourisme qu'un musée pour lequel on ne consacrera qu'une demi-journée de visite, alors que les ports attirent des randonneurs et des navigateurs pour des journées entières, sinon des semaines. L'attrait principal de notre Commune est bien sa situation géographique et ses beautés naturelles ; les touristes profiteront en second attrait du GAP, puisqu'ils sont déjà sur place …

Il nous semble bien que les finances publiques de la Commune devraient être utilisées pour des projets utiles aux Cloharsiens avant de viser des ambitions culturelles démesurées.

Cet article vous a plu, abonnez vous sur notre site et vous recevrez une notification à chaque nouvelle parution.