
Un réseau de chemins et sentiers cyclables
Dès l’annonce du projet de Musée Gauguin, nous nous sommes prononcés contre la démesure de celui-ci avec le soutien massif de la population Cloharsienne.
Si cette réalisation avait été annoncée par notre Maire pendant la campagne des municipales, nous considérons qu’un programme électoral n’est pas un quitus donné par les électeurs, surtout quand on a volontairement omis d’annoncer son coût élevé et son mode de financement hasardeux.
Plutôt que de s’entêter dans ce projet démesuré, voulu par une très faible minorité d’élus, ne répondant ni aux besoins ni aux aspirations des cloharsiens, nous souhaitons ici aborder des projets répondant davantage au souhait de la population locale.
Aujourd’hui, et à titre d’exemple (d’autres articles suivront prochainement), nous souhaitons aborder à nouveau le développement d’un réseau de chemins et pistes cyclables, sujet intégré par l'opposition dans son programme des municipales de 2020.
Dans un article de La Gazette du 18 Aout 2021 nous regrettions de constater que Clohars Carnoët, et plus largement le territoire de Quimperlé Agglomération, constituait une zone dite « Blanche » en termes de voies cyclables aménagées, malgré l'attente forte des habitants et des touristes.
Notre constat a été relayé dernièrement, dans un article du Télégramme en date du 11 février 2022, qui titrait « Baromètre vélo en Bretagne : le pays de Quimperlé en queue de peloton », à la suite de la publication de l’enquête nationale de la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette .(Voir lien en bas de page)
Après cette mauvaise publicité, Quimperlé Communauté a enfin pris conscience de son retard et a commencé une réflexion sur le sujet, ce que nous encourageons bien évidemment.
Malheureusement, elle s’oriente sur un aménagement des axes routiers, ce qui n’est pas notre philosophie pour des raisons d'agrément, de sécurité, de santé publique et de coût.
Pour améliorer l’image de Clohars sur le thème de la mobilité douce et proposer une alternative au projet de musée, nous invitons la majorité à travailler ensemble sur ce projet de réseau de chemins et sentiers cyclables, un projet évidemment consensuel, d’intérêt général, et tourné vers des objectifs beaucoup plus ambitieux et vertueux :
Profiter au plus grand nombre : un tel réseau serait sans nul doute emprunté par de très nombreux Cloharsiens des dizaines de fois chaque année, accès qui profiterait également à la population de Quimperlé Communauté et aux nombreux touristes qui découvrent notre commune tous les ans.
Développer le lien Intergénérationnel : Le vélo fait partie des sports qui plaisent et qui conviennent au plus grand nombre, de 7 à 77 ans… (voire plus !) en individuel, mais surtout en famille.
Améliorer la sécurité : Notre cité dispose enfin d’une nouvelle piste cyclable dans les Hauts de Sénéchal totalement séparée de la circulation automobile mais sur quelques centaines de mètres seulement, là où d’autres communes disposent de plusieurs kilomètres depuis des années. Un immense retard est à donc à combler pour que les vélos puissent évoluer sur des voies sécurisées.
Améliorer la santé et développer des bienfaits physiques : Faire du vélo régulièrement améliore de nombreuses fonctions physiologiques et contribue à prévenir certaines maladies liées à l’âge. Faisons tous du vélo tout au long de l’année et pas uniquement lors de « la journée du vélo » !
Lutter contre le réchauffement climatique : Le déplacement à vélo est l'une des voies parfaitement crédibles de la transition écologique. C’est une solution évidente pour réduire nos émissions de CO2.
Améliorer le cadre de vie : Un vélo présente bien d'autres atouts en termes de respect de l'environnement. Par exemple, il ne produit aucune nuisance sonore et il ne « consomme » que peu d'espace public par rapport à l’automobile.
Faire des économies : Avec un prix des carburants autour de 2 € le litre, le vélo est un moyen gratuit pour se déplacer.
Découvrir le patrimoine de sa commune : L'avantage de la pratique du vélo dans des chemins aménagés est que l'on profite davantage des paysages et qu’on se laisse parfois surprendre par des endroits que l'on ne connaissait pas. Les chemins eux-mêmes, constituent un élément essentiel de notre patrimoine qu’il faut entretenir régulièrement.
On pourrait lister encore bien d’autres vertus à l’usage du vélo, mais pour en profiter pleinement il faut disposer d’infrastructures adaptées, telles que développées depuis longtemps dans de nombreuses communes Bretonnes.
A contre-courant de notre époque, ce travail n’a malheureusement pas été fait sur le pays de Quimperlé faute d'ambition.
Mais savez-vous que notre belle commune dispose de plus de 100 Kms de chemins ?
Notre ambition serait d’aménager progressivement entre 10% et 20% de cette distance en voies et chemins cyclables.
Un coût d’aménagement précis nécessite bien sûr une étude détaillée, mais le Club des Villes et des Territoires Cyclables, en partenariat avec l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie), indique une fourchette de l’ordre de 50 000 à 150 000 € TTC par Km pour les chemins ou voies vertes. Cette large fourchette qui intègre la signalétique, s’explique par la nature des lieux à aménager, la nature des revêtements choisis en fonction de leur bilan environnemental (Sols stabilisés, renforcés ou pas, revêtement bitumeux, etc.), les éventuelles acquisitions foncières et dans peu de cas les contraintes de passage de véhicules agricoles.
Ce réseau générerait bien sûr un minimum d’entretien annuel, surtout après de fortes pluies, quoique rarissime à Clohars… qui a été chiffré d’après les organismes cités plus haut et selon le revêtement choisi, entre 1 000 et 4 000 € TTC par kilomètre.
Cette approche basée sur des études officielles montre qu’une telle réalisation représenterait un investissement sur plusieurs exercices de 1.5 million à 2.5 millions d'euros en première estimation et entre 40 000 € à 60 000 € de frais d’exploitation par an, bien loin donc des 4.2 Millions du projet de Musée et du déficit d’exploitation annuel qu'il générera.
De plus, les plans vélos sont éligibles à de très nombreuses subventions visant à accélérer la transition écologique. On peut citer, et ce n’est pas exhaustif :
Les Fonds européens LEADER (Liaison Entre Actions de Développement de l’Économie Rurale)
Les Fonds « Mobilités actives » du Plan vélo
Les Programmes « Certificats d’économies d’énergie » (CEE)
Les Dotation d’Equipements des Territoires Ruraux (DETR)
Le département
La région
….
Notre projet est donc à l’opposé de celui de la majorité : Il est pour tous, gratuit pour les usagers, clairement moins coûteux, résolument tourné vers la transition écologique, voué au bien- être des habitants.
Atout non négligeable, il constituerait également un vrai vecteur de développement économique pour la commune.
L’engouement général et grandissant pour le vélo répondrait aux très nombreuses demandes des visiteurs désolés de constater l’absence d’infrastructures sur la commune.
Si cette dernière est en retard sur le développement de la mobilité douce, il est encore temps de changer pour espérer recoller au peloton, mais pour cela il faut une vraie volonté, une vraie envie.
La réalisation de ce projet est crédible : nous avons sillonné et parfois même redécouvert de nombreux chemins et sentiers.
Ce travail fait avec des Cloharsiens et des Cloharsiennes nous a permis d’identifier plusieurs kilomètres de voies déjà praticables à vélo, mais qui nécessitent des aménagements pour améliorer leur confort de roulement (Revêtement, écoulement des eaux, taille de végétation, etc.).
Ce premier inventaire démontre combien notre commune a un extraordinaire potentiel de développement pour la pratique du vélo de loisir, mais actuellement non exploité.
Tous les chemins et sentiers visités ne sont que des chemins communaux, donc publics, qui partent du bourg, vers la forêt et vers l'océan et inversement.
A l'heure actuelle, il est cependant quasiment impossible de réaliser des boucles complètes alliant chemins et réseau routier existant.
Pour relier tous les chemins communaux entre eux, il faudrait traiter différents obstacles qui sont les suivants :
- Aménager quelques portions de départementales, ce qui nécessite un travail chronophage avec le Département,
- Sur quelques centaines de mètres, créer des liaisons le long de champs. Ces connexions seront très difficiles à réaliser. Il faut savoir que les chambres d'agriculture sont défavorables à la création de nouveaux chemins sur les exploitations agricoles qui sont, rappelons-le car c'est important, des propriétés privées. Cette position s'inscrit aussi dans le cadre de la lutte contre l'artificialisation des terres.
- Utiliser des chemins privés, nécessitant bien évidemment l'accord des propriétaires concernés. A ce sujet, le rapport du 20 Mai 2022 de la commission d'enquête du Plan Local d'Urbanisme intercommunal "demande à ce que soient réétudiés, en concertation avec les propriétaires, les projets de liaisons douces, de chemins de randonnée qui ont suscité des oppositions". En effet dans ce nouveau plan d'urbanisme, des "réservations" ont été faites sur Clohars sans que les propriétaires n'aient été avertis, des méthodes à proscrire et de nature à produire l'effet inverse à celui recherché.
Réaliser un réseau complet ne sera donc certainement pas simple mais avec de l’ambition, de l’enthousiasme et de la convergence de vue, pourquoi Clohars ne réussirait pas là où tant d’autres collectivités l’ont fait ?
Avec une vraie volonté politique, il y a dans cette proposition matière à dérouler un beau projet pour les Cloharsiens : changeons donc de braquet !
Ci-dessous des photos prises sur la commune de chemins publics rapidement aménageables et il en existe des kilomètres…
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