
Des déficits massifs.
Comme nous l’avons lu dans la presse récemment, les finances de Clohars sont dans le vert d’après Mr Le Maire. Effectivement la dette de la commune a explosé en 2022 de 28% (4,7 Millions en 2021 contre 6,0 Millions en 2022) pour financer notamment le pseudo Musée. L’argent est donc là, cependant, il y aura des lendemains qui déchanteront quand il faudra éponger l’emprunt exceptionnel souscrit l’an passé.
Mais aux millions d’investissements prévus pour la réalisation du projet, il faudra par la suite financer des frais de fonctionnement qui ne seront eux jamais subventionnés. Ceux-ci ont été estimés à 197 500 euros par an, auquel s’ajoutera un déficit annuel lui aussi estimé à 67 000 euros (Conseil municipal du 7 juillet 2021). Ces chiffres ont été très vraisemblablement minorés pour rendre le projet vendeur. Le vécu nous invite en effet à ne donner aucune crédibilité aux informations données par le maire sur le sujet. Après avoir annoncé 80% de subventions, il n’évoque maintenant que 50% au mieux. Ensuite pour la première phase du projet qui était prévue pour un montant de 2.3 millions d’euros, celle-ci grimpe à 3.0 millions ht après révision lors du dernier conseil municipal du 28 mars. La fuite en avant est lancée.
Depuis des mois, nous dénonçons le flou tant culturel que financier du projet et certains élus, et pas des moindres, partagent notre vision d’un probable gâchis à venir. Dans un article du mois de septembre 2022, la mairesse de Nantes a décidé d’abandonner un important projet culturel, dans le contexte d'urgence financiere, sociale et écologique que nous connaissons et de faire le choix de la raison et de la responsabilité.
C’est au tour maintenant du premier Vice-président de la région Bretagne et maire de Quimperlé, de diffuser les mêmes mises en garde sur ce type de projet muséographique. En effet dans un article de Ouest France du 29 Mars 2023, où l’association Histoire et patrimoine de Quimperlé évoque le souhait de création d’un Musée dans la ville (mais avec de vrais tableaux cette fois…), Mr Quernez calme ses hôtes immédiatement en déclarant :
« la question muséale est une vraie question, mais il y a pour ce genre de structures des déficits d’exploitation qui sont massifs »
« Massifs », on ne peut être plus explicite, nous ne l’aurions pas dit mieux nous même, et l’article de rajouter :
« Quand Clohars Carnoët fait face à une vague de protestation contre son centre d’interprétation autour de Gauguin, la ville de Quimperlé qui vient d’augmenter l’impôt foncier ne semble pas sur le point de mettre sur la table un projet. »
Rappelez vous également ces articles dans la presse, en octobre 2021 qui disaient ceci : « Les musées du département du Finistère en pleine dérive financière, les frais de fonctionnement sont devenus colossaux et en total décalage avec leur fréquentation, des centaines de milliers d’euros de subventions exceptionnelles doivent être versées chaque année pour combler le gouffre financier… » .
Ces Musées étaient gérés par une Cloharsienne de l’actuelle équipe municipale, donc on peut être effectivement très inquiet sur le montant des futurs frais de fonctionnement du centre Gauguin.
Qui va payer l’addition « massive » si ce n’est les citoyens de la commune et qui va en assurer la charge sinon un autre maire.
Enfin, notre premier magistrat ne déclarait ‘il pas lors du conseil municipal du 26 mars 2022, devant une centaine de personnes rassemblées « qu’il se faisait un devoir de gérer notre commune en chef d’entreprise ». A-t-on vu une seule fois un chef d’entreprise investir lourdement pour générer une hémorragie financière chaque année ?
Donc merci encore à notre Vice-président, pour sa lucidité, son sens des responsabilités et bien sûr sa franchise.
Article Ouest France du 29 mars 2023
Article du 21 octobre 2021
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