Une grosse déception
Si la question de la vitesse dans nos agglomérations cloharsiennes, la sécurité des piétons et des cyclistes nous importent tous et toutes au plus haut point, il faut malheureusement constater que les réponses et les solutions apportées sont loin de susciter l’enthousiasme et l’approbation du plus grand nombre.
On pourra certes nous rétorquer que l’unanimité ne rime pas avec démocratie, mais la recherche de la satisfaction du plus grand nombre est possible, à condition d’être ambitieux et d’y mettre les moyens.
Avec la saison estivale (faisant office de test…) qui s’achève, et le recul que nous commençons à avoir sur les aménagements réalisés, la conclusion est sans appel : si la vitesse semble avoir diminuée en certains endroits, quelle déception dans l'ensemble !
Malgré une communication de belle ampleur, relayée par des articles dans la presse, malgré la pseudo participation de la population, « censée » avoir été associée à la prise de décision des élus via des «groupes de travail » qui n’en ont que le nom, le résultat n'est pas à la hauteur des attentes et des enjeux de la sécurité des cloharsiens.
Nous considérons que ces "groupes de travail" (deux réunions en réalité…) n'ont fait qu’entériner des décisions déjà prises à l’avance par les élus, faisant mine d’écouter les doléances et les propositions des personnes y participant, et n’ont pas permis de discuter et de débattre réellement.
Voici donc le résumé des différents aménagements réalisés :
- Des triangles, avec une croix en leur centre, peints au sol avant chaque intersection (dommage que certaines aient été oubliées, ce qui a de quoi interpeler et surprendre……), et parfois quelques panneaux triangulaires lumineux clignotants, pour signaliser les priorités à droite les plus dangereuses (à voir……),
- Quelques totems sur les trottoirs à l’entrée des agglomérations et/ou des quartiers indiquant une « zone apaisée », dont chacun appréciera l’efficacité de leur (sous ?) dimension et de leur visibilité…
- Certains passages piétons élargis à la peinture, devant les grandes plages du Pouldu et certains restaurants de Doëlan,
- Un « Chaucidou » (contraction des mots « chaussée » , « circulation » et « doux »…..que de poésie …) route de Doëlan en sortant du bourg, à savoir l’application d’une peinture au sol matérialisant le rétrécissement des voies pour n’en faire plus qu’une avec, de part et d’autre, deux voies cyclables sur lesquelles les voitures peuvent circuler ….. quand il n’y a pas de vélos (….oui c’est mieux !), application faite à la hâte sur un revêtement de la chaussée complètement dégradé, mais légitimée par les « experts » du CEREMA (le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) et rassérénant au passage nos élus…
- Un rond point rue Hent Daou Forn, au niveau de la sortie de la ZAC, à l’utilité très limitée car trop déporté par rapport à l’axe de la voie, invitant les automobilistes ou cyclomotoristes intrépides et non civilisés à le couper, rond point dont la finition avec des gravillons collés se dégrade déjà, disséminant ces derniers sur la chaussée pour le plus grand plaisir des deux roues…..
- Un « méga-ralentisseur » rue de Saint-Jacques, digne d’un col « hors catégorie » du Tour de France. Pour celui-ci, on s’étonne que les experts du CEREMA ou d’autres « organismes savants » n’aient pas averti notre Maire, ou son adjoint aux travaux, qu’il fallait respecter la norme Afnor NF P 98-300, imposant entre autre une hauteur maximale de 10 cm (avec une tolérance de + 1 cm) !
- Des priorités à droite données parfois généreusement à des parkings mais aussi à des voies privées, de type lotissements ou impasses ( nous citerons par exemple « Les Sternes », « Les Petites Landes », « Le Clos de Pen Allé », le nouveau lotissement rue de Lanmeur) au mépris de l’article du Code de la route R 415-15 qui l’interdit !
Il est regrettable que ces aspects légitimes et importants que sont ceux de la sécurité et de la circulation à Clohars se voient attribuer aussi peu de moyens par nos élus.
La commune a les capacités et les moyens financiers de faire beaucoup plus !
D’autres communes de Bretagne et de France ont su le faire, sans mettre pour autant en péril leurs finances.
Il existe en effet un panel très large d’aménagements, que l’on peut décliner et sélectionner afin de s’adapter aux contraintes de l’existant : ralentisseur de type dos d’âne, ralentisseur trapézoïdal, chicanes symétriques ou asymétriques, simple ou double, les écluses, les ilôts.
Leur coût peut aller de quelques milliers d’euros à quelques dizaines de milliers.
Nous ne parlons donc pas ici d'un projet de plusieurs millions d’euros…..
Alors pourquoi pas à Clohars ? Pourquoi se contenter de quelques coups de peinture au sol, d’une suppression des panneaux et d’un retour à la priorité à droite ?
Seuls les obstacles physiques fonctionnent pour un résultat optimal de réduction de la vitesse.
On regrettera également que ces aménagements, comme tous ceux que l’on pourrait encore faire, n'aient pas fait l'objet d'une réflexion beaucoup plus approfondie sur les enjeux de la circulation.
Il faudrait en effet d'ores et déjà prendre en considération l’évolution et le développement démographique de notre commune, sujette à une explosion de son urbanisation, avec en point de mire les 310 logements de la ZAC des hauts du Sénéchal, sans compter les lotissements en cours de réalisation, comme « Le Park Liamm », et d’autres encore à venir dans un futur relativement proche.
La question inéluctable du flux croissant de véhicules sur la commune et notamment le bourg est-elle posée ? Non, malheureusement.
La délicate question et la réflexion à mener autour d’un éventuel nouveau plan de circulation au niveau du bourg ( route de Pen Allé, rue de Lannevain, rue de Saint-Jacques par exemple) ou au port de DOËLAN, sur le Quai Rive Gauche, extrêmement dangereux l’été, a-t-elle été posée ? S'est-on posé la question de créer de nouvelles voies ? Non malheureusement.
Sans vouloir opposer les cloharsiens les uns contre les autres, sans vouloir diviser les générations, on peut regretter une fois de plus que les investissements voulus par notre maire et son équipe sont toujours tournés vers les mêmes centres d’intérêts (culture : sculptures onéreuses disséminées sur la Commune, futur musée ; et loisirs : spectacles), au détriment d’autres investissements, comme celui de la sécurité et de l’entretien des voies et chaussées, pour lequel on nous oppose toujours ce leitmotiv : « on n’a pas les moyens ».
On se rappellera du discours tenu par nos élus, dans les réunions de quartier organisées fin 2021, où l’on nous faisait presque culpabiliser quand on nous apprenait qu’un panneau de limitation de vitesse coûtait quand même 170 € !
Pour s’inspirer d’un travail sérieux sur le thème de la réduction de la vitesse en ville, notre majorité serait bien inspirée de visiter par exemple la commune de Nevez, qui n’est pas le seul exemple proche, où toutes les rues principales ont été entièrement refaites avec une limitation à 30 km/h de la vitesse , couplée à de nombreux plateaux ralentisseurs aux normes, y compris sur route départementale.
Bref, un aménagement global remarquable, de qualité, efficace et qui montre que toutes les municipalités n’ont pas les mêmes méthodes de travail et surtout pas les mêmes priorités !
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