Mobilité douce, une nouvelle mandature de perdue
- La Gazette De Kloar
- 14 juin
- 3 min de lecture

Si vous poussez la porte de l’office du tourisme du Pouldu et que vous demandez la carte des pistes cyclables de la commune, il vous est répondu avec le sourire qu’il n’y en a pas … Cependant, on vous remet quand même une carte touristique « La côte et les Rias » qui englobe les communes de Clohars, Moëlan et Riec et on vous propose de pédaler sur la route V45 qui est la route côtière qui va du Pouldu à Doëlan, puis de continuer vers Moëlan.
Cette voie est appelée « vélo route » car partagée avec les voitures. Si vous questionnez pour connaitre où dans la région existent de vraies voies cyclables, donc protégées de la circulation automobile, toujours avec un grand sourire, on vous oriente sur … le Morbihan !
La pauvreté d’infrastructures consacrées aux mobilités douces , sur notre commune et dans toute l’agglomération Quimperloise est donc consternante et le dépliant de l’office du tourisme l’atteste puisqu’on y trouve des circuits piétons, des circuits trails, des circuits VTT, mais absolument rien pour le vélo récréatif ou utilitaire.
Cette carence en 2025 n’est plus acceptable. Ce triste constat a déjà été relayé dans un article du Télégramme qui date déjà du 11 février 2022, qui titrait « Baromètre vélo en Bretagne : le pays de Quimperlé en queue de peloton », à la suite de la publication de l’enquête nationale de la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette.
Pour apporter un confort de circulation des vélos, les élus de la communauté de communes et les élus locaux devraient être soucieux de proposer des itinéraires cyclables continus entre les communes, structurés et surtout sécurisés. Parallèlement à cela des aires aménagées pourraient être envisagées pour apporter des services aux cyclotouristes, tels que table de pique-nique, toilettes, point d’eau, recharge de batterie, …
En plus de l’aspect récréatif, la création d’itinéraires « utilitaires » seraient aussi à considérer dans le but de faciliter les trajets domicile-travail et domicile-école et de faire du vélo une véritable alternative à la voiture. Ce type de travaux d’aménagement participerait largement à améliorer le cadre de vie des résidents de notre commune et de ceux de l’agglomération.
Un vrai schéma vélo sur notre territoire est plus que nécessaire pour coller à notre époque. Difficile à mettre en place ? Non évidemment, mais faut-il encore le vouloir. Des agglomérations de communes proches de chez nous comme celle de la Communauté de communes du Pays fouesnantais (CCPF) qui a décliné son premier schéma vélo en 2012 l'ont fait. La CCPF a réalisé près de 60 Km de voies cyclables dont plusieurs dizaines de Kms de voies protégées. Ce maillage entre communes est même au stade 2, qui consiste maintenant à améliorer les points noirs répertoriés, notamment l’aménagement des ronds-points. Elle travaille également à finaliser avec l’agglomération de Quimper Bretagne occidentale une piste cyclable de Quimper vers Fouesnant en parallèle avec une autre voie vers Bénodet. La CCPF a engagé depuis 2012, deux tranches de 5 millions d’euros chacune et poursuit encore ses efforts financiers par tranches de centaines de milliers d'euros.
Et sur notre territoire, que se passe t’il ? Au niveau agglomération de communes, pas grand-chose. Les Quimperloises et les Quimperlois attendent depuis des lustres une liaison douce entre leur ville et la côte, mais il n’y a aucune volonté politique de réaliser ce type de liaisons douces, contrairement à nos voisins précurseurs.
Dans notre commune, durant cette mandature quelques efforts ont été faits, il est vrai avec un peu de peinture et de la signalétique, mais malheureusement pas un nouveau km d’aménagé. La piste cyclable de la ZAC des Hauts de Sénéchal a été actée dans la précédente mandature, comme celle réalisée à la hâte entre Langlazic et Kerharo avant les élections locales de mars 2020. Celle-ci porte bien le nom de piste, mais elle est malheureusement difficilement cyclable car complétement bosselée, mais les contribuables l’ont quand même payée malgré toutes les malfaçons évidentes. Après tout ce n’est que de l’argent public...
Les habitants, comme les visiteurs dépités qui sortent de l’office du tourisme, auraient vivement souhaité voir une amorce d'un réseau de voies cyclables se développer, mais c’est encore une mandature de perdue, alors qu’autour de nous des collectivités pédalent vite.
Qu’on ne nous rétorque pas que c’est une question de budget, quand nos élus actuellement dépensent 17 millions d’euros entre un conservatoire de musique et un faux musée. N’aurait-on pas pu être plus raisonnable et dégager 2 à 3 millions d’euros pour commencer à développer un vrai réseau de pistes cyclables sur notre territoire ? Non.
En queue de peloton hier, en queue de peloton aujourd'hui, en queue de peloton demain !
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