Des ports pourquoi faire ?
Les ports sont une nécessité économique, aussi bien en termes de tourisme qu'en termes d'outil de travail, pour le développement d'une commune littorale.
Les infrastructures des ports sont un enjeu majeur car ils permettent de maintenir, ou de développer, les activités maritimes du territoire (pêche, transport de personnel, cabotage, plaisance). Les infrastructures essentielles à l'exploitation d'un port sont les digues, les cales, les quais et leurs fronts d'accostage. On pourrait également inclure les voies d'accès terrestres et les installations nécessaires à la pêche comme les box de stockage, la production de glace et les aires de stockage des engins de pêche.
Cependant ces infrastructures sont sujet à usure et dégradation dans le temps par l'action de la mer, notamment de la houle et des courants (coup de butoir et affouillement), des bateaux accostant (affouillement des quais et fronts d'accostage), ainsi que par leur utilisation par des véhicules divers (voitures, camions, grue, etc.).
Afin de maintenir en état ces infrastructures et de les garder en état opérationnel, il est nécessaire de procéder régulièrement à des diagnostics et travaux de maintenance ; ceci permet donc de préserver l'activité économique en permettant l'accueil de tous type de navires (plaisance, pêche, etc.).
Pour la commune de Clohars-Carnoët, le site principal est le port de Doëlan. C'est un port de travail avant tout, mais la plaisance est de plus en plus prégnante. L'enjeu principal de cette maintenance est donc de maintenir dans l'immédiat la pêche artisanale, et la plaisance, mais également de préserver les capacités pour d'éventuelles autres activités comme le débarquement d'algues (projet envisagé il y a quelques temps …).
Malheureusement, la municipalité cloharsienne ne semble pas prendre véritablement conscience de l'importance de nos ports, en particulier de celui de Doëlan, compte tenu de l'état dans lequel sont laissées ses infrastructures.
Des photos plutôt qu'un long discours en disent long sur l'état actuel…
La cale de Cayenne, infrastructure importante pour les mises à l'eau d'embarcation légère ou pour le débarquement de matériels et de personnels, est devenue dangereuse, d'une part pour les usagers piétons (grille disparue), et d'autre part pour le matériel comme les remorques de transport et les véhicules tracteurs par des dénivelés abrupts dans le plan de roulement.


Le quai Péron et son front d'accostage présentent des signes inquiétant de faiblesse et de risque d'effondrement.


Pour l'anse du Huellic, des affouillements et érosion de la falaise risquent de la rendre impraticable pour l'accès aux nombreuses annexes qui y sont entreposées


Ce ne sont que quelques exemples car d'autres localisations présentent également de graves signes de faiblesse comme rive droite entre le quai de Kernabat et le phare, engageant la tenue de la route ou à minima la falaise du phare lui-même, etc.
Nous pourrions également citer le dragage du port, opération pour laquelle nous avion déjà consacré un article en 2022.
D'autres communes pourtant ont pris la mesure de cette nécessité économique, telle la commune de Riec pour le port de Rosbras, qui a lancé des travaux d'envergure de réfection de quai et front d'accostage.

Enfin, citons Moëlan, qui a su en un temps record mobiliser des financements pour la réfection du môle et du feu Bâbord de Brigneau abattus par la tempête.
Bien sûr, pour le budget d'une commune et le budget annexe d'un port, le coût de ces opérations de maintenance n'est pas négligeable. Cependant, elle relève d'une nécessité économique intéressant directement le citoyen, et ici le citoyen cloharsien.
Comment les communes voisines font-elles ? Elles s'y intéressent, tout simplement, et ont compris l'enjeu Alors pourquoi Clohars n'est pas en mesure de faire de même avec ses ports ?
Nos ports Cloharsiens sont totalement délaissés et intéressent peu notre majorité qui préfère se lancer dans des opérations culturelles grandioses.
Bien que la municipalité ait lancé très récemment la construction d'une nouvelle capitainerie qui permettra également d'agrandir les locaux de la SNSM (à l'étroit aujourd'hui …), et nous adhérons pleinement à ce projet, trop peu de crédits sont consacrés à l'entretien de nos ports depuis plusieurs mandatures.
Ces opérations de maintenance en conditions opérationnelles de nos infrastructures nécessitent une programmation soignée autant technique qu'économique, par la mise en place d'un Plan Pluriannuel d'Investissement (PPI), ainsi que la mise en place de partenariat avec QC, le Département et la Région (subventions). Ces investissements auraient représentés le type même de projet éligible au plan de relance de l'Etat. Mais non, A Clohars d'autres priorités ont émergé …
Il n'y a pas que le tourisme, Clohars ne doit pas devenir seulement un nouvel eldorado touristique et culturel, une sorte de grand parc où l'on viendrait voir le passé figé (musée, costumes du passé, nos rias et ports figés dans le passé, etc.) et, comme disait Gilles Servat dans sa chanson, notre commune ne doit pas devenir une région où "les parisiennes en short viendraient danser la gavotte et lancer des cacahuètes aux bretons en boutoù coat (prononcez couette évidemment !)" …
Les ports peuvent apporter de l'activité économique et donc de l'emploi direct et indirect pour la Commune, par l'activité touristique (non négligeable)certes, mais aussi par les activités artisanales ou industrielles (pêche, algues, entretien naval, etc.). Il est urgent de s'y intéresser !
Pour 2025, un de nos vœux pour la commune est enfin une prise en compte de nos ports digne des enjeux qu'ils représentent
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