(Photo cimenterie de Keranna)
C’est simple, il n’y en a pas…
Il y a un peu moins de 2 ans, l’opposition en conseil municipal a interpellé la majorité sur le départ programmé de la cimenterie dans la zone industrielle de Keranna et des conséquences à venir en perte d’emplois et taxes pour la commune. Quelle ne fut pas notre sidération de constater que notre maire, ses adjoints, ses conseillers n’en avaient aucune connaissance, mettant même en doute l’information que nous avions nous mêmes vérifié auprès de l’entreprise concernée. Le démontage de la cimenterie a été effectivement réalisé en juillet Aout 2024.
Cet exemple, qui n’est pas unique, est révélateur du manque d’intérêt de nos élus sur le sujet des emplois dans notre commune. La sécurité de l’emploi n’existe pas pour tous, et il appartient aux élus de développer les conditions nécessaires pour favoriser le maintien et le développement du tissu économique sur leur territoire pour créer de nouveaux métiers.
A Clohars, durant cette mandature, ce thème pourtant majeur, est anecdotiquement abordé en conseil municipal, car les priorités et les moyens sont ailleurs comme nous le savons trop bien. Cette atonie se traduit d’ailleurs dans les publications de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economique (INSEE), qui montrent que sur la commune de Clohars Carnoët, la croissance de l’emploi est inexistante. (Voir lien http en bas de page)
Dans le tableau N°EMP-T5 appelé Emploi et activité de l’INSEE publié en juillet 2024, on constate effectivement qu’en 10 ans, le nombre d’emplois dans la commune a même diminué. Pour 1648 personnes en activité professionnelle sur la commune, 871 y travaillaient, soit 52,8%, alors qu’il y en avait 61,4% en 2010.
Dans la même période de comparaison, 2010 à 2021, on constate pourtant que la population a augmenté de 594 personnes, mais que le développement économique n’a pas suivi, puisqu’on note malheureusement une destruction d’emplois. Notre ville devient ce qu’on appelle une cité dortoir.
Lors du conseil municipal de juillet dernier nous avons interpellé le maire sur l’agenda de la séance et des questions diverses, car ne figurait aucune mention sur la situation de l’usine Intermarché de la commune, pourtant principal employeur de la ville avec plus de 100 salariés. Ce site est à vendre et même si nous élus, ne sommes pas acteurs sur ce dossier, il est de notre responsabilité d’exprimer notre solidarité envers les employés pour que la future transaction se déroule dans les meilleures conditions possibles, afin que tous les emplois directs et indirects soient maintenus. Malheureusement ni le maire, ni ses adjoints, ni ses conseillers n’ont jugé le sujet important, ce que nous avons déploré publiquement et démontre si besoin est, que l’emploi est un sujet plus que secondaire pour eux..
La population de Clohars grandi donc, mais les habitants doivent faire de plus en plus de kilomètres hors de la commune pour exercer leur métier. Cela aurait pu changer, car il y a bientôt 18 ans, notre maire s’emparait de la reconversion de la friche de l’ancienne conserverie Larzul à Doëlan. Certes, il y a eu l’épisode du covid, des recours légaux, mais quand même, 18 ans c’est long, extrêmement long, et nous aurions dû voir depuis au moins plusieurs années une trentaine ou une quarantaine de nouveaux emplois sur le site, qui auraient notamment profité aux jeunes Cloharsiens. La gestion de ce projet est donc un regrettable échec, puisque trois mandatures plus tard, il laissera à son successeur la friche dans le même état qu'il l'avait trouvée.
Pourtant rappelez vous, pendant la dernière campagne électorale, le candidat annonçait à qui voulait l’entendre, que le projet « phare » de sa mandature serait celui de Doëlan. En fin de mandat, nous nous retrouvons avec un tout autre projet, non annoncé, non créateur d’emploi et d’un coût indécent.
Ces fonds publics qui vont être dépensés pour ce projet culturel non souhaité, auraient été bien mieux utilisés pour développer un environnement propice à la création d’emplois, en lançant de multiples dispositifs et investissements tels que :
- Prêt à taux zéro à de jeunes entrepreneurs, artisans, commerçants, profession libérales, agriculteurs,
- Achats de locaux commerciaux pour location à prix modéré avec accès à la propriété,
- Création de locaux de co-working,
- Refonte de la rue de Lannevain, pour la rendre plus attractive et accessible aux personnes en situation de handicap. La qualité du cadre de vie jouant un rôle majeur dans le maintien de la vitalité d’un bourg et donc de l'économie locale.
- Développement d’une nouvelle zone industrielle en louant des terrains à des prix compétitifs aux futurs entrepreneurs,
- …
Toutes ces exemples d’actions seraient utiles pour créer un écosystème propre à consolider et développer les emplois locaux mais aussi limiter les dépenses liées aux transports et ainsi générer un impact positif sur l’environnement. Les idées et les solutions ne manquent pas, cependant, hier comme aujourd’hui, la majorité n’a jamais eu de stratégie pour stimuler le développement économique de notre commune. Maintenir, attirer les entreprises devrait être une priorité, ne serait-ce que pour favoriser les rentrées fiscales également.
Lors d’un conseil municipal, notre premier magistrat en s’adressant aux conseillers d’opposition sur un ton très condescendant, disait « vous savez, j’ai passé toute ma carrière dans l’éducation et je m’intéresse à tout «. Apparemment tout le monde n’a pas eu cette chance puisque cela semble en être une, et de plus la charge de travail de certains les empêchait malgré eux de « s’intéresser à tout », mais ce qui est certain, c’est que l’intérêt porté au développement économique local n’est pas à la hauteur de cette affirmation, sans doute exagérée et certainement hâtive.
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