Ou la voix de l’opposition.
Notre blog a eu 3 ans d’existence il y a déjà quelques semaines. L’intérêt que porte les Cloharsiennes et Cloharsiens au blog ne faiblit pas, bien au contraire.
Ce sont 115 articles publiés à fin avril 2024 et les graphes, ci-dessous, qui illustrent la progression régulière de la fréquentation du site, par deux indicateurs que sont le nombre d’abonnés et le nombre moyen de vues par article.
(A fin décembre et fin avril pour 2024)
La richesse des thèmes abordés et le sérieux avec lesquels ils sont traités suscitent un engouement certain qui ne se dément pas, mais c’est avant tout et surtout, le principal moyen pour l’opposition de se faire entendre dans une démocratie locale qui a vécu et qui est à bout de souffle.
Certes les élus d’opposition ont des droits, reconnus dans le Code Général des Collectivités territoriales, mais sur le terrain, le passage de la loi à la pratique, comme souvent, est mis en échec et la gestion de la commune est un territoire perdu de la démocratie : les conseillers locaux d’opposition n’ont ni les moyens, ni le pouvoir de travailler sur les délibérations proposées au vote car, dans les commissions, tout est déjà ficelé d’avance et le dialogue est quasi impossible, du fait de l’absence d'écoute et d’ouverture. Pourquoi, ce qui semble possible au niveau national, où le président de la commission des finances est un parlementaire de l'opposition, semble impossible au niveau communal ?
Avec une majorité d'électeurs écrasante cela pourrait éventuellement être compris, mais quand on est mal élu (avec seulement quelques dizaines de voix d'écart, rappelons-le...), l'ouverture serait une preuve d'intelligence.
Bien souvent, nous ressentons un sentiment d’inutilité car en réalité nous avons à peu près autant de pouvoir que le citoyen lambda. Or, la démocratie c’est une majorité et une opposition, un pouvoir et un contre-pouvoir. Même si les élus de l’opposition comme à Clohars, sont représentatifs de la moitié de la population, le déséquilibre énorme entre le nombre de sièges au conseil municipal (21 sièges contre seulement 6 pour l'opposition...), conduit à une quasi non représentativité.
Le seul pouvoir d’un élu de l’opposition est celui de l’interpellation qui est souvent supérieur à celui d’un élu de la majorité, ce dernier étant quasiment contraint d’obéir au principe de collégialité et de solidarité. Cela se manifeste clairement dans notre conseil municipal, où un vote « contre » d’un élu de la majorité contre une délibération proposée par celle-ci est rarissime. Le débat démocratique tant vanté n’est qu’une douce illusion, car les décisions sont prises par une minorité au sein même de la majorité, car il faut imposer et non convaincre.
La Gazette est donc pour nous, élus de l’opposition, un moyen d’interpellation, hors de toute contrainte, mais dans le respect de la loi. Quelques lignes nous sont libérées dans le Kloar Info, la presse peut être un support utile, mais dans les deux cas le message est limité.
Nous avons donc choisi de nous affranchir de cette contrainte il y a 3 ans et créer notre propre vecteur d’information.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et notre blog, qui a démarré timidement, a très vite permis de raviver la démocratie de notre commune, de réveiller et d’éclairer les consciences car depuis des années l’information municipale était monolingue et évidemment incontestable.
Les nombreuses manifestations publiques des Cloharsiens ces derniers mois sont la preuve d'un vrai réveil citoyen qui démontre l'appétence de réformer une forme de gestion autoritaire de notre collectivité.
Mais ce succès, nous le devons avant tout à nos lecteurs, à nos rédacteurs de plus en plus nombreux, et nous sommes fiers de fêter avec vous ce troisième anniversaire.
Merci.
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