Une gestion contestable des affaires de la commune
C’est par un article paru dans le journal Ouest France le 7 aout dernier, dans la page de Pont Aven, que les élus de Clohars Carnoët et les Cloharsiens, ont appris à la surprise générale , que le coût du projet du centre d’interprétation Gauguin, passait de 4.2 millions à 5 millions, suite à une déclaration du maire de notre commune.
Si cette information est exacte (Il n’y a pas eu de démenti à ce jour), nous condamnons avec force cette manière intolérable et très inusuelle de gérer les affaires de la commune tant sur le fond que sur la forme.
Il est effectivement choquant d’apprendre un fait de cette importance par un article de presse, sans que les élus tant de la majorité que de l’opposition n’en soient au préalablement informés par le maire lui-même. Que le conseil municipal dans son ensemble ait été superbement ignoré est démocratiquement parlant inacceptable. Il n’y a eu ni débat, ni vote sur ces 800 000 euros supplémentaires et légitimement on peut maintenant se poser la question à combien finira ce projet une fois construit, s’il se fait, 6 Millions ?
Le maire est intervenu tout récemment dans des réunions publiques pour faire la promotion de son projet tout en se gardant bien de révéler cette information essentielle, comme celle d’un recours judiciaire sur des délibérations liées au projet du musée qui déterminera son avenir. En plus de l'outrage fait aux élus du conseil municipal, aucune considération n’est montrée envers les administrés.
Notre maire avance donc tête baissée dans sa folie culturelle en faisant fi de la démocratie, du dialogue, de la vérité et de l’argent des contribuables. Cela dans un contexte où il n’a pourtant aucune garantie que le projet se fera, la commune n’étant pour le moment pas propriétaire des terrains qu’elle convoite pour l’édification de la muséographie.
Cela fait des mois que dans ce projet, tout n’est que fausse déclaration et dissimulation. En voici quelques exemples.
- Campagne électorale : le maire indiquait que le projet phare de sa mandature serait le projet immobilier de Doëlan et non le Musée comme nous l’avons démontré dans un article récent du blog, lu par plus de 600 personnes. Un projet phare d’ailleurs dont la (non) concrétisation commence sérieusement à interpeler et à inquiéter et pourrait aboutir à des conséquences financières fâcheuses pour la collectivité.
- Plan à cinq ans des investissements : aucune ligne budgétaire pour le musée dans le document présenté aux élus municipaux en mars 2021, soit 3 mois avant l’annonce des 4.2 Millions en juillet 2021.
- 1 ère phase du projet annoncée à 2.3 Millions en juillet 2021 pourtant revue à 3.0 millions en mars 2022
- Respect du budget global des 4.2 Millions : Déclarations répétées en conseil municipal par le maire que celui -ci sera respecté.
- Projet subventionné à 80% ce qui est également faux car, avec la nouvelle hausse de budget, le projet ne sera pas même pas couvert à hauteur de 40%.
A plusieurs reprises, nous avons alerté le maire que le cout d’investissement du projet, dont le chiffrage avait été établi avant la hausse importante du prix des matériaux, n’était pas tenable. Il le savait certainement, mais n’a jamais voulu le reconnaître publiquement. (Voir aussi notre article du 5 mars 2022 qui prévoyait une inévitable dérive financière du projet, exemples vécus à l’appui dans l’agglomération de communes de Quimperlé).
Concernant les frais de fonctionnement, un scénario tout aussi pessimiste se déroulera probablement de la même façon.
Nous en voulons pour preuve le bilan financier du centre d’interprétation Van Gogh (Musée Estrine) à St Remy de Provence. En moyenne les frais de fonctionnement sont de 345 000 € par an. Les recettes de la billetterie sont de 54 000 € et les ventes de la boutique de 46 000 €, soit un déficit annuel de 245 000 €. (Rapports de la société d’expertise comptable « Expert et conseil - Expert et Audit » à St Remy de Provence).
La perte annuelle de ce centre est représentative de ce qu’elle sera certainement pour celui de Clohars. Ce serait plus de 200 000 € à charge des Cloharsiens chaque année et très loin des 63 000 € indiqués par le premier magistrat dans une présentation au conseil municipal.
En rapport avec ce projet, la dette de la commune, qui était stable depuis des années, a explosé de 30% en 2022, passant de € 4.7 millions à € 6.0 millions et l’avenir de la santé financière de la collectivité devient donc de plus en plus incertain avec cette nouvelle explosion du budget du musée et de la sous-estimation des déficits à venir.
Le maire s’est mis lui-même dans une situation qui commence à lui échapper dramatiquement et dont les conséquences futures sur les impôts locaux sont passées sous silence. Pour éviter que les Cloharsiens ne soient entrainés telle une voiture folle sans pilote, nous avons lancé une action en justice pour que le projet ne se fasse pas.
Aussi nous vous rappelons que nous avons besoin de votre soutien financier en souscrivant à notre cagnotte en ligne, car ce combat contre la démesure nous le menons pour vous.
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